Ce n'est pas toi que j'attendais (Fabien TOULME)

note: 4...Anonyme - 16 septembre 2015

Fabien Toulmé met en BD son témoignage sur la naissance de sa fille trisomique.
De la suspicion à l'annonce, du rejet à la résignation, rien n'est tabou. Des sentiments violents et contradictoires exprimés avec la plus grande honnêteté sans que cela ne soit jamais choquant mais simplement profondément humain. Cette BD n'est pas seulement intéressante pour les familles concernées par le handicap. Elle l'est pour tous car elle interroge la nature humaine et surtout le poids de la société sur notre vision de l'autre, sur notre capacité même à aimer, même dans une civilisation qui se veut et se pense ouverte, fraternelle…
Pas de pathos à outrance, vous sortez de ce récit avec le sourire et une folle envie d'être positif, combattant face à vos petites adversités quotidiennes et surtout de porter un regard bienveillant sur ce monde imparfait.

Les Nouveaux sauvages (Damian SZIFRON)

note: 3Cinéma argentinAnonyme - 12 septembre 2015

Comédies noires pour rire jaune. Ces petites histoires proposent des scenarii de sorties de route dans nos quotidiens huilés. Des dérapages incontrôlés quand la pression, la rivalité ou l’injustice ne sont plus supportables. Voici tout ce que vous ne vous permettrez jamais mais que vous avez sans doute rêvé ou redouté de faire… Films cathartiques, tour à tour férocement drôles ou pitoyables, aux qualités toutefois inégales d’un court à l’autre.

Vincent n'a pas d'écailles (Thomas SALVADOR)

note: 4Super-héros made in Provence Laëtitia - 1 septembre 2015

Habitué des court-métrages, Thomas Salvador s’est lancé dans le grand bain du long métrage (certes, moins de une heure vingt), avec un film décalé, fantastique, à la poésie burlesque (on pense à Méliès, Keaton, mais surtout à la série américaine « l’homme de l’Atlantide»). Investi à 100%, le réalisateur s’est donné le premier rôle, celui d’un homme à l’apparence ordinaire, mais si «Vincent n’a pas d’écailles», il est doté d’une grâce, d’une force surhumaine au contact de l’eau. Le film retrace le quotidien de Vincent, fait de baignades dans les torrents et les lacs des gorges du Verdon, mais aussi de sa rencontre avec Lucie, dont il tombe amoureux et à qui il livre son secret. La magie opère, le spectateur étant en symbiose avec le personnage, pouvant presque ressentir cette euphorie qui gagne Vincent quand il nage à la vitesse d’un hors-bord ou quand sa musculature est décuplée par les pouvoirs de l’eau. C’est d’ailleurs cette bienveillance dans laquelle nous baignons, qui touche aux sensations éprouvées au contact de la nature, et la plénitude qui se dégage de Vincent, qui font oublier un scénario un peu mince et le constat déprimant que les êtres différents sont condamnés à vivre en dehors de la norme. Aux antipodes du mythe du super-héros américain, on s’amuse du parti pris de Thomas Salvador qui use de vieux trucages (tremplins, poulies) pour propulser son héros, préférant le réalisme magique à l’artillerie lourde des effets spéciaux numériques.

Les petits mythos n° 1
Foudre à gratter (Christophe CAZENOVE)

note: 4Gags en cascade sur l'OlympeAnonyme - 27 août 2015

Avec les P’tits Mythos, découvrez la jeunesse complètement foldingue des dieux et demi-dieux de l’Olympe.
Retrouvez Totor le minotaure dont le seul pouvoir semble être de réussir à sortir de chez lui (un véritable labyrinthe !), Atlas qui a le vertige, Hercule à la dégaine tout sauf herculéenne, Aphrodite qui peut créer des bouquets de fleurs (très impressionnant !) et bien d’autres encore, dans une cascade de gags dont Zeus se retrouve bien souvent la victime.
Dans cette série signée Cazenove (Les Sisters) et Larbier, les auteurs détournent sans aucun état d’âme les légendes bien connues de la mythologie grecque (le Cheval de Troie, Sisyphe et son rocher, Zeus se transformant en cygne pour séduire Léda…) et les remanient à leur sauce. Le résultat donne lieu à de petites histoires à l’humour décapant dans lesquelles les inséparables Atlas et Totor, accompagnés de toute leur bande, enchaînent bêtises, catastrophes et gags en tout genre avec un tel entrain que Zeus en frôlerait presque la dépression.
Une Bd bourrée de clins d’œil, fraîche et dynamique, qui donne bien envie de s’intéresser de plus près à la mythologie grecque !
Avec en bonus en fin d’album quelques pages plus sérieuses sur les véritables légendes grecques abordées tout au long du livre.

Le Complexe d'Eden Bellwether (Benjamin WOOD)

note: 4...Anonyme - 25 août 2015

Fascinant premier roman, ce « Complexe d’Eden Bellwether » est un livre magnétique. Il vous happe et ne vous lâche plus tout à fait. C’est aussi l’effet que produit le personnage principal, Eden, brillant étudiant à Cambridge et organiste envoûtant, convaincu que ses compositions musicales peuvent guérir, même les maladies les plus destructrices. Fou à lier ou génie incompris ? Il faut reconnaître que tout est exceptionnel chez Eden : sa stature, son esprit, sa lignée, même la fortune familiale… L’antithèse d’Oscar, d’origine modeste, ayant tôt quitté l’école pour travailler, mettant lui aussi son énergie au service des autres mais dans sa modeste position d’aide-soignant en gériatrie… Leurs chemins se croisent un jour par l’entremise de la sœur d’Eden, inquiète de le voir sombrer dans un complexe d’apprenti sorcier. Elle l’introduit à l’orée du cercle très fermé de la jeunesse dorée anglaise, car il le sait, il ne pourra jamais vraiment y pénétrer… Une ambiance éthérée sur l’aristocratique Cambridge pour un roman psychologique, social et sensuel.

Jolie libraire dans la lumière (Frank ANDRIAT)

note: 4... Laëtitia - 12 août 2015

Si vous cherchez pour cet été un livre solaire, qui célèbre les moments les plus infimes du quotidien, «Jolie libraire dans la lumière» est là pour vous. Solaire, car le thème de la lumière et de ses ombres semble révéler la vérité des êtres, en l’occurrence du personnage principal, celui de la jeune libraire Maryline. Au début de la trame, elle trône «en son jardin de livres, dans l’obscurité moirée du soir, comme si elle était assise dans une toile de Rembrandt à écouter la musique des phrases de cet écrivain de qui, hier encore, elle ne connaissait pas le nom». Maryline nous apparaît comme captivée par le roman dans lequel elle vient de se plonger. D’autant plus que celui-ci semble décrire un épisode de son passé. Sans déflorer l’intrigue, le lecteur sera séduit par la narration qui alterne deux récits, celui de «Jolie libraire dans la lumière» et celui du livre qu’elle lit, et qui finiront par se télescoper. Car Maryline a le don pour attirer les événements et les gens à soi. Ainsi une peintre bretonne de passage dans la librairie lui avoue : «Vous m’êtes apparue de profil. Le soleil tombait sur vos cheveux et mettait leur couleur jais en valeur. Je suis peintre, voyez-vous, et certains instants de lumière comme celui que j’ai saisi à travers votre vitrine me fascinent. Vous m’avez fait songer à un tableau de Georges de La Tour». Ce roman est aussi une véritable déclaration d’amour à la puissance, à la magie des mots, à ceux qui leur donnent chair (les écrivains, les éditeurs) et aux autres passeurs (libraires, bibliothécaires, lecteurs). La délicatesse des sentiments, associée à une écriture simple mais allant droit au cœur, donne un roman porteur d’espérance, à tel point qu’il devrait être remboursé par la sécurité sociale !

Passé imparfait (Julian FELLOWES)

note: 4Passé imparfaitAnonyme - 11 août 2015

Pour ceux qui avaient 20 ans dans les années 1960..Très bonne analyse de la société anglaise.

Sils Maria (Olivier ASSAYAS)

note: 1SILS MARIAAnonyme - 8 août 2015

MAGNIFIQUE GRANDIOSE INTENSE
Les paysages se mêlent aux complexités humaines et difficultés du temps qui passent. De la réalité à l'imaginaire tout se superpose. Un film beau et intelligent aux sonorités et images approfondies par les notes de Haendel

Foxcatcher (Bennett MILLER)

note: 3...Anonyme - 29 juillet 2015

L’histoire vraie d’un milliardaire fou et de deux frères champions de lutte pour un biopic en forme d’huis-clos asphyxiant. Mark et David Schultz, frères unis par les souvenirs d’une enfance disloquée et une passion sportive commune, deviennent champions olympiques de lutte en 1984, non sans laisser quelques séquelles d’amour propre.
Quant à John Du Pont, héritier de la dynastie Du Pont de Nemours enrichie par la poudre à canon et la chimie, sans fratrie ni enfant, rumine lui, une jeunesse de solitude et de frustrations. Il rêvait de combats mais n’avait d’autre choix que de ramener des trophées hippiques pour allumer une braise d’admiration dans les yeux de sa mère. Lorsqu’il propose aux frères Schultz de rejoindre le centre d’entrainement mis en place dans son domaine, pour préparer les lutteurs américains en vue des JO de Séoul 88, la petite faille dans l’unité fraternelle va devenir brèche.
La relation mouvante entre les trois hommes, d’œdipienne à vénale, de distancée à vampirique, pousse aux confins de la folie… Une mise en scène très maîtrisée, notamment les scènes de lutte dont la première entre les deux frères, rend visible l’étonnant mélange de brutalité animale et de profonde douceur. Un film qui satisfera les adeptes de sport, de biopic, de thriller psychologique…

The Salvation (Kristian LEVRING)

note: 3...Anonyme - 28 juillet 2015

Rien d’original dans ce western : des pionniers venus des quatre coins de l’Europe confrontés à la loi du plus fort conjuguée à celle du plus riche, quand les seconds mettent les premiers à leur service. Bien-entendu, un drame répugnant à l’origine d’une vengeance qui éveille l’empathie naturelle du spectateur pour le ténébreux héros (Mads Mikkelsen). Et bien-sûr, un mécréant aussi charismatique qu’abject (Jeffrey Dean Morgan) entouré de sa horde de mercenaires (dont Eric Cantona !), sans oublier une femme insaisissable (Eva Green). Donc pour résumer, la seule originalité de ce western réside dans sa nationalité danoise, pas dans son scénario. Et pourtant, quel bon film ! L’esthétique très soignée, la performance des comédiens, le rythme, tout est là pour passer un bon moment. Sans doute tout western au monde réalisé aujourd’hui, souffre de la comparaison avec l’intouchable Sergio Leone à en croire les critiques… Mais à quoi bon, comme tous les autres genres, certains classiques ont créé les codes, rien n’interdit de les utiliser sans innover, mais avec panache.

Aux délices des anges n° 1 (Cathy CASSIDY)

note: 3.Anonyme - 26 juillet 2015

Aux Délices des Anges, un remake des Cœurs Cerise/Guimauve/Coco/Pamplemousse/Vanille/Cookie (trouvez l’intru !) ?

Et bien non. Et pourtant, la couverture de doughnuts multicolores, très semblable à celles de la série des Filles au Chocolat, avec ses petites douceurs bariolées (amis du Nyan Cat et amateurs de pâtisseries, ces couvertures sont pour vous !) et le début du roman, un déménagement pour une nouvelle vie, pourraient laisser penser à une énième version remaniée des sœurs, demi-sœurs, copains, petits-copains et… (non, pas de spoiler, promis !) Tancredy.
Mais ce n’est pas le cas : l’histoire prend très vite une tournure nouvelle, fraîche et vivifiante, loin du roman prévisible auquel on s’attendait (bon, soyons honnête, il n’est pas totalement imprévisible non plus).
Certes, le ton est toujours aussi léger, avec une fois de plus la part belle à la famille, le tout sur fond de romance. Certes, on retrouve certains types de personnages dont Cathy CASSIDY est friande et qui apparaissent donc dans chacune de ses séries (comme le père infidèle ou encore la peste pas si peste, mais peste quand même…). Certes, on se doute bien que malgré les embuches, l’histoire se finira par un joyeux Happy Ending autour du repas de Noël (on avait dit PAS de spoiler !). Mais ces détails mis à part, détails qui contribuent d’ailleurs au charme de l’histoire, les personnages sont plutôt attachants, l’écriture est fluide et les thèmes abordés (immigration, barrière de la langue, différences culturelles, difficultés d’intégration…) sont d’actualité et traités avec tact et finesse, sans tomber dans le piège des clichés.

Entre joies et peines adolescentes, Aux Délices des Anges, c’est un bel appel à la tolérance, une délicieuse petite pâtisserie bourrée d’optimisme, mêlant les arômes des gâteaux polonais aux graines de pavot à ceux typiquement british des Mince Pie. Ajoutons à la recette quelques bonnes odeurs de miel et de pain d’épice, et vous aurez là un joli petit roman à dévorer à vos heures perdues.

A Girl walks home alone at night (Ana Lily AMIRPOUR)

note: 3Quand le tchador devient cape de justicière Laëtitia - 24 juillet 2015

Premier long-métrage tourné aux Etats-Unis mais en persan, voici un film protéiforme, à la fois film de vampire, conte poétique, romance et satire sociale. La trame se passe à Bad City, ville pétrolifère imaginaire d’Iran, semblable à un village désolé de western au cadre menaçant avec sa centrale électrique qui grésille et un charnier au fond qui laisse présager une contamination (vampirique ?). Bad City est le royaume des paumés, des dealers et des prostituées, où curieusement, les seules âmes pures sont une jeune fille vampire en tchador et en skate, les yeux ourlés de khôl, qui veille sur les femmes du quartier en s’abreuvant du sang des hommes qui les maltraitent, et un jeune homme, sorte de James Dean iranien qui lutte pour rester dans le droit chemin. Bien sûr, l’amour sera plus fort que la soif de sang. D’une lenteur planante, tourné en un noir et blanc graphique et expressionniste, avec une économie de mots, porté par une superbe musique (notamment le groupe Kiosk), un beau film hors norme à découvrir. «A Girl walks home alone at night», comme le résume Ana Lily Amirpour, c’est un «bébé iranien rock’n’roll de Sergio Leone et de David Lynch qui aurait eu Nosferatu pour babysitter»

Les Campbell n° 2
Le redoutable pirate Morgan (José Luis MUNUERA)

note: 4A l'abordage ! Anonyme - 22 juillet 2015

Traqués par Carapepino, l'âme damnée de l'infâme Inferno, Campbell et ses filles Itaca et Genova ont trouvé refuge sur l'île Bakalaoo. Mais les événements récents ont réveillé chez Campbell de nombreux souvenirs : sa jeunesse aux côtés de son frère, à l'époque où, ensemble, ils écumaient les mers et forgeaient leur légende de flibustiers exceptionnels, leur rivalité avec le mystérieux et audacieux pirate Morgan, la rencontre de Campbell avec Fanny, sa femme, tragiquement disparue…

Dans ce second tome des aventures trépidantes de la famille Campbell, on y retrouve avec plaisir les personnages qui ont marqué le premier tome de cette décoiffante saga de piraterie. Entre secrets de famille, suspens et révélations, l’histoire s’enchaîne à un rythme soutenu et parfaitement maîtrisé pour finir sur un cliffhanger qui ne peut que nous donner envie d’attaquer directement le troisième tome.

Des pirates, des requins, des combats … Découvrez LA saga de pirates qui vous donnera envie de crier « A l’abordage ! », un sabre à la main ou entre les dents (plus pratique pour grimper le long des cordages).

Lazarus n° 5 (Greg RUCKA)

note: 4L'Arme fatale Laëtitia - 18 juillet 2015

Après «Gotham central», Rucka et Lark se retrouvent pour un titre sur la nouvelle collection de Glénat, «Comics», et brossent inlassablement le portrait post-apocalyptique de ce que nos sociétés modernes et corrompues pourraient devenir. «Lazarus» conte l’histoire de deux familles , les Carlyle et les Morray, qui règnent en maîtres sur ce qui reste du continent nord-américain, asservissant la population nommée ici «déchets». Forever est le Lazarus de la famille Carlyle, être fabriqué de toutes pièces au pouvoir sidérant de régénération, bras-droit et guerrière s’occupant autant de pourparlers que de régler leur compte à ceux qui refusent de se plier à la loi d’airain du clan. Le dessin, précis, au cadrage très cinématographique, aux couleurs soignées et sobres, est au service de l’histoire, celle d’un clan aux luttes intestines, mais surtout celle de Forever, être dont l’origine est obscure, machine de guerre et pourtant étant la seule à ressentir pitié et empathie. Sa route va croiser celle du Lazarus de la famille Morray, qui va par l’attirance qu’il lui porte la rendre plus humaine et plus sceptique sur sa mission. Ce 1er volet se clôt sur les interrogations existentielles de Forever, qui seront sans doute développées dans le prochain volet. Son adaptation en série TV confiée au producteur de «The Amazing spider-man» vient d’être signée.

Xenia (Panos H KOUTRAS)

note: 3...Anonyme - 15 juillet 2015

Road-movie initiatique, vous trouverez dans ce film tous les ingrédients du genre : des personnages en rupture ou borderline, une jeunesse qui rêve malgré le marasme social, une route parfois dangereuse où chaque rencontre apporte sa pierre à l’édifice, des épreuves qui révèlent les sentiments refoulés et bien-entendu des paysages dépaysants ! La ligne n’est pas innovante et certaines scènes frôlent la kitsch attitude. Et pourtant, je ne peux que vous conseiller ce film pour toutes ses autres qualités : clin d’œil à Lewis Carroll, vision panoramique de la société grecque, richesse des allégories… Xenia (hospitalité en grec), c’est un hôtel de luxe délabré, classé au rayon « vestige » d’une prospérité grecque au même titre que le Parthénon. Xenia c’est cet état de friche entre destruction et reconstruction caractéristique de l’adolescence. Xenia c’est un lieu/état où le salon miteux offre une vue imprenable sur l’espoir.

Il (Loïc LE BORGNE)

note: 5...Anonyme - 15 juillet 2015

Elouan, 13 ans, est différent : il peut lire les pensées des autres ou faire bouger des objets par la force de son esprit. Une différence qui fait peur et qui dérange les gens bienpensants de la petite ville de Templeuve. En vacances chez sa cousine dans cette bourgade « sans histoires », Elouan va devoir faire face à la bêtise des adultes de la communauté, animés par la crainte de l’inconnu.
« Il », c’est une histoire signée Loïc le Borgne, qui perturbe, ébranle et tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page. C’est un livre qui donne à réfléchir et qu’on regrette amèrement de finir, une petite pépite qui réussit avec brio à nous offrir une histoire originale tout en nous donnant l’impression de rejouer une part de notre histoire (et oui, le « il faut enfermer ces mutants dans des camps pour les empêcher de nuire à nos femmes et à nos enfants», ça rappelle étrangement quelque chose, non ? ). Dans ce roman où les enfants, à 13 ans, sont déjà bien plus adultes que les adultes eux-mêmes et où les adultes, poussés par la bêtise et la peur, prennent les armes pour « se protéger du mutant qui menace nos familles », la tension est bel et bien au rendez-vous et ne vous lâchera pas, tout au long d’une chasse à l’homme haletante. Le final est explosif, marquant, décisif, et il vous sera bien difficile de refermer le livre, et ce même après le point final.

« Il » : un véritable Stephen King pour ados, où l’auteur observe la réaction d’une communauté « tranquille » face à ce qu’elle ne connaît pas. A lire !

Ce feu qui me consume (Charlotte BOUSQUET)

note: 4In love Pauline - 10 juillet 2015

Un roman d’amour étincelant librement inspiré de "La dame aux camélias".
Charlotte Bousquet reprend cet amour-passion qui dévore tout, déchire les coeurs mais les rend si beaux, si tristes. Violetta est un personnage lumineux, étincelant qui cache une fragilité, une vulnérabilité qu'Armando tente de combler en la rendant heureuse. Par-delà l'histoire d'amour incroyablement romantique et triste, l’auteure nous fait voyager dans une Italie magique, celle des arts, de la passion des chevaux, des ponts aux légendes pleines d'espoir. Une fresque sans concessions de l’Italie contemporaine et de sa jeunesse dorée.
« Ce feu qui me consume » porte bien son nom et aborde cette thématique de la passion sous toutes ses formes.

Grippy n° 1
Y a d'la joie ! (Olivier DUTTO)

note: 4Les p'tits diables ont un chat... Voici son histoire ! Anonyme - 10 juillet 2015

Ça y est, Grippy, le chat des p’tits diables, a sa propre BD ! On y découvre la double vie de ce matou rondouillard, blagueur, paresseux et surtout très gourmand (ne pas oublier de mettre TOUS les cookies à l’abri !). Une autre maison pour se reposer des p’tits diables et de nouveaux amis bien décidés à lui faire faire du sport (faites la connaissance de mamie, championne de karaté, et d’un petit pingouin pro-écolo), c’est sûr, Grippy n’est pas au bout de ses peines…

Drôle et attachante, cette nouvelle BD ravira les fans des p’tits diables. Un spin off plein d’humour, qui n’est parfois pas sans rappeler un autre emblème de la race féline (dont le nom commence par « Gar » et se termine par « field »), mais qui réussit cependant à rester original et à garder une certaine indépendance vis-à-vis de la série des p’tits diables. On salue d’ailleurs la décision de l’auteur de ne pas faire apparaître les p’tits diables dans cette nouvelle BD, même si les références à la série originelle sont nombreuses. Grippy est le personnage central, et c’est tant mieux.

Une nouvelle série pleine de surprises et bourrée d’humour, à découvrir dans les bacs.

Les Épices de la passion (Alfonso ARAU)

note: 4... Laëtitia - 30 juin 2015

De nombreux films ont pour thématique la cuisine comme catharsis ou révélation d’un don, tels «Le Festin de Babette» ou «Salé, sucré». Il en est de même pour «les Epices de la passion». En effet Tita, en tant que benjamine d’une famille mexicaine, afin de respecter la tradition, est interdite de mariage et est condamnée à veiller sur sa mère, la despotique Doña Elena. Aussi passe-t-elle la majeure partie de son temps aux fourneaux, apprenant l’art subtil de la cuisine auprès d’une vieille indienne. Son amour contrarié pour Pedro, qui ne peut épouser l’élue de son cœur et va choisir une de ses sœurs pour rester auprès d’elle, va révéler un don surprenant. Car quand Tita cuisine, ses émotions passent dans ses plats et provoquent d’étranges phénomènes. Ainsi la scène des cailles aux pétales de rose, mets qui va révéler tous les désirs enfouis de ceux qui les dégustent. Une belle histoire d’amour et de cuisine. Empreint de réalisme magique propre à la culture latino-américaine, un film forcément … à savourer !

Notre histoire n° 1
Notre histoire - 1 (Jean-Christophe CAMUS)

note: 3... Laëtitia - 18 juin 2015

Dans l’essai «Mes étoiles noires», Lilian Thuram brossait le portrait d’êtres d’exception tels Marcus Garvey, Toussaint-Louverture, Nelson Mandela, Billie Holiday, qui lui servirent de modèles étant jeune. La BD «Notre Histoire» trace le même sillon, balayant les préjugés sur la couleur de peau, montrant que le racisme doit être combattu par l’éducation, dès l’enfance, d’où la fondation de l’ex-footballeur et son implication en tant qu’intervenant dans les écoles. Parmi ces figures tutélaires, Mariana, la maman du petit Lico (surnom de l’auteur), dont il évoque le parcours de Guadeloupe vers Paris, sa ténacité pour faire venir ses enfants dans la capitale, en lutte à sa façon, se débarrassant d’un compagnon violent, et enfin l’installation quartier des Fougères, à Avon. C’est là que son chemin croise Neddo, un vieux monsieur (personnage réel ou fantasmé ?) qui lui fera partager son savoir et prendre conscience de son histoire, notamment la lutte armée du général Delgrès et de ses partisans qui, refusant le rétablissement de l’esclavage, préférèrent se faire sauter dans un fort sur les hauteurs de Basse-Terre et mourir en hommes libres. Un prochain tome est à paraître.

Le Castor (Mohammed HASAN)

note: 3Une cigale parmi les castorsAnonyme - 17 juin 2015

La littérature d’Arabie saoudite étant inversement proportionnelle à ses pétrodollars, lire un roman saoudien constitue forcément une découverte ! Et quel plaisir de commencer le voyage par cet auteur. Ghâleb, exilé volontaire à Portland, tue son ennui au bord du fleuve Willamette jusqu’à sa rencontre avec un castor. L’étude zoologique du rongeur va provoquer une onde de réminiscences de sa vie à Ryad. Outre les étonnantes ressemblances physiques avec ses sœurs, le castor présente des similitudes comportementales avec sa famille. Ce quadrupède ingénieur bâtit inlassablement des barrages, des remparts où l’on se protège autant que l’on s’isole… Etude de mœurs grinçante d’une société brutalement enrichie par le pétrole et l’immobilier dans la capitale après avoir abandonné la vie semi-nomade des bédouins du sud.
Le castor c’est aussi un roman d’introspection pour un quadragénaire démuni face au bilan de son existence toujours en décalage, sans mariage, sans enfant, sans entreprise personnelle… Une histoire d’amour insolente qui ne tient pas ses promesses. Ghâda, la femme adultère avec laquelle il poursuit une liaison irrégulière mais durable depuis 20 ans, fonctionne comme la proposition opposée sur la route des possibles en partant du même point. Une vie de cigale dans une société de castors… Une écriture riche en images sur le ton de la dérision porte ce livre dans la catégorie à ne pas manquer.

Guide tao Provence-Alpes-Côte d'Azur (Delphine BERLIOUX)

note: 3Tourisme durableAnonyme - 5 juin 2015

La saison des guides de voyages est ouverte ! Et dans ce paysage éditorial longtemps monotone, de nouveaux venus apportent un peu de fraîcheur… et de conscience. Bien-sûr, surfant sur la vague de « l‘équitable » – mais qui pourrait lui reprocher de s’intéresser à l’éthique dans le tourisme ?- la maison Viatao propose des guides où voyage rime avec respect.
Toutes les adresses proposées pour manger, dormir, visiter sont sélectionnées pour leurs pratiques durables. Des conseils concernent aussi les aspects culturels à prendre en compte afin d’éviter les indélicatesses.
Le petit format est pratique et la présentation agréable, à tester !
Destinations disponibles à la médiathèque : Provence, Thaïlande, Laponie, Catalogne.

Portraits de Buenos Aires (Caroline BEHAGUE)

note: 3...Anonyme - 5 juin 2015

Hikari, éditeur indépendant, dédié à la découverte du monde, propose une collection de guide originale et pertinente. Les « Portraits de… » sont dressés par des habitants même de la ville, qu’ils soient étudiants, retraités, chefs d’entreprise, expatriés…Chacun évoquant son parcours familial, professionnel, présente un aspect historique et sociologique du pays. Buenos Aires vu par Blanca Alvarez de Toledo, parente de l’écrivaine chilienne Maria Luisa Bombal , Daniel Tunnard, anglais alternant enseignement et doublage de films, Adriana Lewi, militante des droits de l’homme dont les parents sont morts torturés sous la dictature militaire dans les années 70, Lucila Yankelevitch, jeune chef d’entreprise, ou encore un expatrié français, une étudiante, un RH, une intérimaire…
Un guide traditionnel ne vous aurait pas forcément aiguillé vers la salle de projection cinéphile « Mon amour ciné-club », la brocante de Puerto de frutos, le quartier des outlets d’aguirre. Des pistes pour manger, sortir, visiter et même vous organiser une soirée foot au stade !

New York insolite et secrète (T. M RIVES)

note: 5Un autre regard sur le quotidienAnonyme - 4 juin 2015

Loin d'être un simple guide touristique, cet ouvrage au format pratique de la nouvelle collection "Insolite et secret" est destiné aux lecteurs curieux, aux explorateurs avides de décrypter les origines et symboles célèbres de New York.
Parce que le passé laisse des traces que les habitants eux-mêmes méconnaissent, cette nouveauté nous propose de revivre l'histoire de l'une des métropoles les plus célèbres du monde. Une lecture riche en références culturelles, artistiques et historiques d'une ville pleine de paradoxes et de mystères.
On se laisse facilement porter, des entrailles de la ville jusqu'au sommet de ses gratte-ciels.
Un guide agréable à lire, qui s'adresse directement au lecteur et qui donne ainsi l'impression d'être dans la confidence. De simples détails dans l'architecture deviennent des fenêtres sur le passé, une inscription ancienne se change en énigme à décrypter.
Des textes explicatifs, anecdotes, photos, témoignages et adresses permettent de se rendre aussi bien physiquement que par la pensée dans les merveilles contenues dans les différents quartiers de la ville.
Disponible aussi dans votre médiathèque : Genève Insolite et secrète.

Eva (Ersi SOTIROPOULOS)

note: 3... Laëtitia - 4 juin 2015

Ersi Sotiropoulos fait partie de la nouvelle garde de la littérature grecque contemporaine. Engagée en politique et soutenant Syriza, ses romans évoquent la vie quotidienne sur fond de crise. Dans «Eva», Athènes est un personnage à part entière, reflétant la précarité par ses ordures débordant des rues, ses magasins à l’abandon, ses personnages à la marge. C’est le soir de Noël, Eva a subtilisé un carton d’invitation pour une soirée chic dans la maison d’édition où elle travaille. Une fois sur place, avec son mari, ils éprouvent la désagréable sensation d’être transparents, pas à leur place, car non invités et non désirés. On appréciera les contrastes de situation, comme l’incident lors de la soirée chic où au milieu de l’abondance, un homme émacié hurle sa faim et tombe d’inanition, mais aussi la peinture minutieuse des personnages qui vont croiser la route d’Eva, errant à travers les rues, puis se retrouvant dans un hôtel délabré à passer du temps à parler avec Moïra, une prostituée, Titika, jeune femme craintive et médium, et Eddy le voleur. Au récit de cette soirée se mêlent des instantanés de ce qui fait sa vie, ses visites à son père malade et sa difficulté à lui trouver une clinique, ses rapports tendus avec son mari, un incident qui l’obsède et qu’elle dissèque longuement. «Eva» est le roman d’une parenthèse dans la vie d’une femme, avant que tout ne redevienne comme avant.

Hors système (Okwari FORTIN)

note: 3... Laëtitia - 3 juin 2015

Ce récit est le témoignage d’un père, Xavier Fortin, qui n’a eu d’autre choix que la désobéissance civile, et de ses deux fils, qui refusent de retourner chez leur mère dont le nouveau mode de vie n’est pas en adéquation avec le leur. En onze ans, ils vont mener une vie faite de liberté, d’osmose avec la nature, de rencontres avec des gens d’horizons divers (agriculteurs, tziganes, hippies, communauté anarchiste de La Bernette), mais aussi une vie de cavale qui leur fera arpenter le Gers, les Cévennes et autres régions, abandonnant à chaque fois des amis chers, leurs élevages, contraints de changer d’identités. S’ils ne cachent rien de désaccords avec leur père lors de leur adolescence et l’attrait de la société de consommation, Shahi Yena et Okwari retrouveront vite leurs vraies valeurs. Aujourd’hui, le premier vend des animaux d’ornement et rêve de cinéma, le second est devenu cocher. A voir aussi «Vie sauvage», film retraçant leur histoire… disponible à la médiathèque!

La French (Cédric JIMENEZ)

note: 3Mafia sur la Canebière Laëtitia - 2 juin 2015

Second long-métrage d’un jeune réalisateur, «La French», sans être de la trempe d’un «Casino» de Scorsese, ne démérite pas et nous offre une plongée savoureuse et réaliste dans le Marseille des années 70 gangrené par «La French », mafia gérant le trafic d’héroïne jusqu’aux States. L’intrigue commence sur les chapeaux de roue, avec un travelling sur la plage, le long de la corniche, mettant en scène une exécution. Servi par un montage dynamique et nerveux, porté par un casting de «gueules» (Benoît Magimel en homme de main psychopathe, Gérard Meylan crédible en ripoux), le film vaut surtout pour le duel entre le juge Michel, incarné par un Jean Dujardin habité, obsédé par son désir d’éradiquer la pègre, jusqu’à être limite (filatures illégales), et le parrain Zampa, incarné par un Gilles Lelouch alternant main de fer et gant de velours pour tenir son clan. Autre intérêt du film, l’éclairage sur les ramifications de la «pieuvre» jusqu’aux plus hautes sphères politiques, et la reconstitution du Marseille des années 70, avec sa bande-son. L’ensemble, de facture classique, fera oublier quelques maladresses de débutant.

Imagine-toi dans la caverne de Platon.. (Jacques de COULON)

note: 3...Anonyme - 23 mai 2015

Le mois de juin arrive avec son cortège d’examens et concours, scolaires ou professionnels.
Collégiens, lycéens, étudiants sont sur le pont, mais qu’il est difficile de se concentrer sur des révisions lorsque le soleil vous invite au farniente et la lassitude de fin d’année se fait sentir !
Jaques de Coulon, professeur de philosophie, propose un manuel simple pour se mettre en conditions. Il a conçu des exercices de méditation et de respiration favorables à la détente et la concentration. Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit pas de méditation mystique ! Non plutôt des temps de concentration sur soi, le corps, le souffle, les objectifs que l’on veut atteindre, par le biais de représentations mentales métaphoriques. Finalement il organise des temps de pauses constructives pour apprendre à gérer le stress, se concentrer, se projeter positivement, avec des cas concrets : face à une liste de vocabulaire de langue étrangère à apprendre, l’entrée en classe…
Des pistes à suivre autant pour les élèves que pour les adultes en période de stress.

Deux frères (Gabriel BA)

note: 3..Anonyme - 23 mai 2015

Une BD pour découvrir l’une des principales plumes du Brésil : Milton Hatoum. Comme beaucoup d’auteurs brésiliens (Moacyr Scliar en tête), son nom n’est pas connu du grand public français, pourtant, il est incontournable dans son pays. Lui-même déplore le manque d’intérêt des voisins sud-américains envers eux, problématique d’une enclave lusophone cerclée d’hispanophones. Invité au Salon du livre de Paris, avec les dessinateurs, Gabriel Ba et Fabio Moon (frères jumeaux), auteurs de l’adaptation de son roman éponyme en BD, pour une triple découverte. Pour le contenu, fidèle à de nombreux auteurs du nouveau monde, c’est une saga familiale. Et comme souvent aussi, la famille bien qu’enracinée dans son territoire, a ses origines sur le vieux continent, fui à cause de la guerre ou la quête de réussite. Ici, ce sont des libanais installés à Manaus, tout comme les parents d’Hatoum. Manaus, porte d’entrée de l’Amazonie, ville métissée, écrasée sous une chaleur équatoriale, offre un climat propice au drame passionnel. Tragédie œdipienne, ce récit aborde un thème récurrent de l’auteur, la décomposition d’une famille sous l’effet des non-dits, des trahisons, des rivalités fraternelles induites par les parents. Une histoire particulièrement violente rapportée par l’enfant non reconnu de la famille… Un noir et blanc intense convient parfaitement au rendu de la tension dramatique.

Arbres (Sophie BRUNEAU)

note: 3... Laëtitia - 2 mai 2015

Ce documentaire poétique et contemplatif nous invite à mieux appréhender l’arbre, à la fois dans ce qui constitue son unicité - son immobilité, ses facultés d’adaptation à son environnement- et ses spécificités. Ainsi le palétuvier est appelé «arbre qui marche», car grâce à ses racines qui sortent du sol, il se déplace de quelques mètres par an, véritable prodige pour cet arbre voyageur qui ne sait pas où sa déambulation le conduira. Ou encore «l’arbre étrangleur» de Madagascar, de la famille des figuiers, qui vit en se greffant et en colonisant un autre arbre. Bruneau et Roudil ont arpenté le globe pour nous livrer de superbes visions de baobabs, arbres sacrés au tronc creux dans lesquels on enterrait jadis les griots, séquoias de Californie dont la longévité et l’immensité impressionnent, etc. A voir aussi l’entretien réalisé avec le botaniste F. Hallé, passionnant et instructif, où l’on apprend que contrairement à l’homme qui ne possède qu’un seul gènome, chez l’arbre on trouve des différences génétiques selon les branches, chacune pouvant avoir son propre gènome. A visionner pour le subtil mélange science et poèsie.

Salvo (Fabio GRASSADONIA)

note: 3...Anonyme - 28 avril 2015


Salvo, homme de main de la mafia, ne parvient pas à éliminer Rita après avoir tué son frère. Il la retient captive dans une usine désaffectée alors que tout le monde pense qu’il a achevé sa macabre mission. Bridés par leur cécité, lui morale et elle physique, comme deux allégories de Palerme, berceau des deux scénaristes-réalisateur Fabio Grassadonia et Antonio Piazza.
Peut-on rêver de rencontre inattendue, d’être dérouté de l’oppressant chemin quotidien, d’une bouffée d’air comme un miracle dans cette société entravée par des codes hiératiques ?
Un film pesant sous 40° à l’ombre, inhabituel, hypnotique.

En Océanie (Pauline BASSET)

note: 3Une première approche de l’OcéanieAnonyme - 25 avril 2015

Australie, Nouvelle Zélande, Papouasie, Polynésie, Hawaï… Du Mont Uluru en Australie aux cases Kanak de Nouvelle Calédonie, découvrez l’Océanie à travers ses jeunes habitants qui vous expliquent comment ils vivent. Avec eux, apprenez à fabriquer un kangourou en papier, à parler le Tahitien ou à cuisiner un Vakalavalava (petit gâteau au manioc et au lait de coco des îles Fidji).
De belles aquarelles illustrent les textes qui expliquent brièvement le mode de vie et les traditions orales, culinaires ou culturelles du lieu concerné.
Un petit bémol, cependant. Certes, l’ouvrage est bien réalisé, mais il nous laisse un peu sur notre faim. On aurait presqu’aimé avoir une recette, un bricolage et un petit lexique pour chaque île, voire même un petit conte (après tout, on découvre bien celui de la Perruche et de la Roussette pour le Vanuatu). On comprend que l’auteur explore différentes façons de présenter les multiples cultures qui composent l’Océanie, mais on aurait souvent apprécié un peu plus de détails.
En conclusion, un joli petit documentaires qui présente l’Océanie dans ses grandes lignes, avec recettes et bricolages à l’appui. Les plus jeunes apprécieront et les plus grands satisferont leur curiosité en se plongeant par la suite dans des documentaires plus détaillés et en rêvant de splendides plages au sable chaud et aux eaux turquoises.

Le Loup à la bonne odeur de chocolat (Paule BATTAULT)

note: 3"Tu pues, toi !" Pauline - 14 avril 2015

Loulou sent bon le chocolat, mais tout le monde se moque de lui. Il décide donc de se débarrasser de ce parfum qui lui colle à la peau : et de se rouler dans tout ce qu'il trouve de plus immonde .Sur des sujets graves, estime de soi, regard des autres, différence, odeurs corporelles, les auteures réalisent un album léger et plein d’humour, aussi bien dans le texte que dans les illustrations. Un album qui invite tout simplement à s’accepter soi-même, et à accepter les autres, tout en étant très amusant !

Palerme (Emma DANTE)

note: 3...Anonyme - 8 avril 2015

Avez-vous déjà vu un Objet Cinématographique Non Identifié ? En voilà un. Et ce n’est pas tout à fait exact en fait car il y a un peu du « Duel » de Spielberg pour la tension psychologique, de l’ « Affreux sales et méchants » de Comencini pour les personnages et du western dans ce duel au soleil. Enfin c’est un objet très particulier vous l’aurez compris !
Pour commencer le synopsis : deux voitures, l’une conduite par la doyenne de la famille Calafiore, l’autre abritant deux métropolitaines en route vers un mariage, se retrouvent face à face dans une ruelle étroite et aucune des conductrices n'accepte de faire marche arrière pour débloquer la situation.
Via Castellana Bandiera , Palerme, Sicile, devient le théâtre d'un affrontement burlesque et tragique entre deux femmes encouragées par les voisins tels des vautours. Un humour féroce, des comédiens excellents, une atmosphère asphyxiante pour un film extraordinaire au sens propre.
Chacun peut comprendre la métaphore de la via Castellana Bandiera comme il l'entend, la voie est ouverte… Emma Dante, comédienne et metteur en scène de théâtre, ne fait pas rougir son illustre homonyme avec cette « divine tragicomédie ».

Swing (Tony GATLIF)

note: 3... Laëtitia - 7 avril 2015

Garçon malicieux et poil de carotte, Max a une passion pour le jazz manouche. Il convainc Miraldo, virtuose de la guitare, de l’initier à son art, en lui rendant en échange des services. Se liant d’amitié avec Swing, jolie garçonne et incarnation de la liberté, il n’aura de cesse de faire le mur de la belle propriété de vacances strasbourgeoise de sa grand-mère pour vivre son plus bel été, fait d’apprentissage de la musique, d’amitié et de découverte de la culture manouche. La joie de vivre des personnages atténue les faiblesses du scénario. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs, notamment dans le lien très spécial qui unit Miraldo à Max, lien fait d’estime réciproque, car si Max boit les histoires et les conseils de son aîné, ce dernier est touché par les qualités du garçon qu’il aurait aimé trouver chez ses enfants : une grande curiosité pour les traditions tsiganes et l’envie d’apprendre. Ce film est aussi une ode à la musique permettant la fraternité des peuples, avec ces scènes où la guitare selmer et le oud se répondent, où le chant rom se marie au chant arabe. C’est aussi une ode à la nature et à l’éveil amoureux de Max et Swing avec leurs courses à travers champs, leurs flâneries en barque, et les leçons d’herboriste de Miraldo. Et bien sûr, c’est une ode à la liberté tout court et à la liberté d’être soi-même qu’incarne si bien l’entêtant morceau «les yeux noirs».

96 Heures (Frédéric SCHOENDOERFFER)

note: 3...Anonyme - 31 mars 2015

Une garde à vue à l’envers : le malfrat évadé de prison séquestre un commissaire de la brigade du grand banditisme pour le faire passer aux aveux. Pour que ça fonctionne, il fallait bien-sûr un binôme charismatique à la Lino Ventura- Michel Serrault. Le duel ici n’atteint pas le même degré de tension mais Niels Arestrup et Gérard Lanvin réalisent une prestation irréprochable pour un film de genre. Un scenario ménageant quelques surprises pour un polar français bien ciselé. Petit bémol, les femmes font un peu de la figuration !

Plouf ! (Philippe CORENTIN)

note: 5...Anonyme - 26 mars 2015

Eliot, le petit manchot, aimerait bien ressembler aux oiseaux dans le ciel, si beaux, si majestueux !
Seulement voilà, notre petit manchot ne sait pas voler. Qu’à cela ne tienne ! Eliot décide de se coller des plumes de toutes les couleurs sur le corps. Il s’élance… et PLOUF! Et pourtant, dans l’eau, notre petit manchot réalise qu’il est le plus rapide des oiseaux.
Cet album doudou en forme de petit manchot est un véritable coup de cœur !
L’histoire est à la fois belle et touchante et évoque en douceur le thème de l’acceptation de soi. Quant au livre en tissu, il remplit le double rôle d’album et de doudou pour les tout-petits. Les pages de ce livre si doux crépitent entre les doigts et les dessins sont un véritable régal pour les yeux.
Une aventure multicolore d’un petit manchot absolument craquant à découvrir de toute urgence !

The Two Faces of January (Hossein AMINI)

note: 3... Laëtitia - 18 mars 2015

Chester MacFarland (Viggo Mortensen),sexy quinquagénaire, forme avec sa jeune épouse Colette à la blondeur hitchcockienne (Kirsten Dunst) un couple chic venu visiter Athènes. Leur route croisera Rydal (Oscar Isaac), jeune américain vivotant au soleil et servant parfois de guide auprès de touristes qu’il se plaît à arnaquer. Baigné d’une sensuelle lumière méditerranéenne et ancré dans les années 60, le tableau idyllique va peu à peu se fissurer et révéler que les apparences sont trompeuses. Chester se révèle un agent de change véreux et ce voyage en Grèce n’est qu’un prétexte pour échapper à la justice, tandis que Rydal le traîne-savate est un fils de bonne famille qui a préféré fuir son père et sa patrie. Le trio va vite devenir inséparable, lié par un événement tragique et obligé de fuir. On soulignera la beauté du plan-séquence de la gare, moment où la tension sera portée à son comble. Traversé de tensions multiples (attirance de Rydal pour Colette, relations ambigus père/fils entre Chester et Rydal), l’intrigue n’offre aucune rédemption possible. Si vous avez aimé «Le talentueux Mr Ripley» et si cette nouvelle adaptation d’un livre de P. Highsmith reste de facture classique, on se laisse pourtant saisir par le climat de tension dû aux rapports de force et de séduction qui se jouent entre les deux héros masculins jusqu’à la chute finale.

Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses (Leslie PLEE)

note: 3...Anonyme - 13 mars 2015

Titre évocateur s’il en est ! Dans une grande surface de la culture, Leslie, tout juste diplômée de l’école des arts et industries graphiques, décroche son premier emploi. Bien-entendu, trop heureuse d’échapper au chômage longue durée, elle se réjouit et commence pleine d’enthousiasme. Elle livre ici avec beaucoup d’humour pour faire passer l’amertume, cette expérience avilissante dans une entreprise capable de « casser » même une jeunesse volontaire et dure à la tâche contrairement aux idées reçues. Jouant de la précarité, nul n’est irremplaçable dans une société comptant de nombreux demandeurs d’emploi, l’entreprise peut laisser libre cours à un stakhanovisme débridé. Des petites contrariétés quotidiennes face aux clients en tous genres, aux énormes absurdités d’un management sans éthique, l’auteur dévoile les coulisses d’un vendeur de culture béotien qui cultive plus le cynisme que les esprits. Sidérant… Toutefois, Leslie Plée restitue cet épisode avec beaucoup de fraîcheur et surtout, on sait qu’elle a démissionné depuis pour se consacrer à sa passion initiale, le dessin !

Le Droit de savoir (Edwy PLENEL)

note: 3...Anonyme - 7 mars 2015

Le nom de l’auteur peut faire fuir tant il a été associé à différentes affaires délicates : crise du journal Le Monde, publications de fausses informations … Certains de ses pairs le décrivent autoritaire et calomniateur et pour achever ce portrait au parfum de scandale, son journal numérique Médiapart, enchaine les scoops sulfureux (affaire Woerth-Bettencourt) aussitôt repris par les autre rédactions. Par la force des choses, une personnalité si affirmée inspire autant de rejet que d’admiration, beaucoup saluent son engagement professionnel, son courage et son esprit indépendant. Difficile de démêler le vrai du faux, le monde des médias lui aussi est impitoyable… Aussi, prenant de la distance avec l’auteur en s’attachant au contenu, ce livre se révèle très intéressant avec de nombreuses références sur l’histoire du journalisme et de la liberté de la presse, car c’est bien-sûr ce dont il est question dans ce « Droit de savoir ». Invoquant les grands esprits fondateurs et les philosophes, Victor Hugo, Albert Londres, Joseph Pulitzer, Hannah Arendt, le journaliste défend la libre expression absolue comme pierre de fondation de la démocratie au même titre que le suffrage universel. Après avoir abordé les aspects politiques, sociaux et philosophiques du journalisme, il élargit le débat sur les défis de la révolution numérique.

Epsilon, un enfant extra-ordinaire (Lydie LAURENT)

note: 4L'autisme raconté aux enfantsAnonyme - 5 mars 2015

Epsilon : un petit garçon comme les autres. Deux yeux, un nez, une bouche…
Et pourtant Epsilon est différent : Epsilon est autiste.
A travers des mots simples, mais qui sonnent juste, Lydie Laurent, elle-même mère d’un enfant autiste, explique cette étrange maladie aux enfants. Par le biais de mises en situation à la première personne –elle adopte pour ce faire la voix d’Epsilon- , elle dédramatise des comportements qui peuvent sembler incompréhensibles au premier abord et explique comment s’adapter au moyen d'actions toutes simples : parler lentement, ne pas être brusque, guider les gestes de l'enfant, rester patient, etc…
Ce petit livre, véritable ode à la tolérance, permet de voir l’autisme sous un jour nouveau. Fenêtre ouverte sur la manière qu’ont les autistes de percevoir le monde alentour, il invite à accepter la différence et permet de comprendre les raisons –ou tout du moins certaines raisons – de la façon d’agir, souvent déstabilisante, des enfants autistes.
Un livre sur l'autisme magnifiquement bien réalisé et surtout très accessible, à mettre entre toutes les mains !

Tel Père, tel fils (Hirokazu KORE-EDA)

note: 4... Laëtitia - 26 février 2015

Après «Nobody knows» où Kore-Eda filmait des enfants livrés à eux-mêmes, «Tel père, tel fils» est une fable douce-amère sur les conséquences psychologiques de la découverte de la non-filiation, tant sur les parents que sur les enfants. Le cinéaste s’attache tout particulièrement à la première famille, bourgeoise, limite ennuyeuse, et aux figures paternelles. Le premier père, Ryota, bourreau de travail, ne se reconnaît pas en Keita, son fils rêveur. Ryota croit en la voix du sang, surtout quand il rencontre Ryusei, son fils biologique, vif et têtu, plus conforme à son esprit de compétition. Quant au père de la seconde famille, c’est un vrai papa-poule qui aime prendre des bains avec ses enfants, jouer avec eux au cerf-volant. Quand les familles décident d’un commun accord d’échanger les enfants les week-ends, puis plus longuement, cela ne va pas de soi, vu les différences de tempéraments et de classes sociales. Tout en délicatesse, le cinéaste nous interroge : qu’est-ce-que la filiation ? Qui dominent des liens du sang ou de l’éducation ? Ce film, qui déploie la palette de toutes les émotions traversées dans ce genre de situation, marque la naissance d’un père, notamment avec la scène très touchante de Ryota découvrant les photos de lui prises à son insu par son fils, dont il ignorait l’étendue de son amour. Un très beau film tout en pudeur, qui a mérité son prix du Jury au festival de Cannes 2013.

Petites coupures à Shioguni (Florent CHAVOUET)

note: 3...Anonyme - 24 février 2015

Conformément à son titre, cette enquête vous est livrée en petites coupures. Florent Chavouet reste fidèle avec cette construction à ses précédentes BD (Tokyo sanpo et Manabe Shima), fragments de paysages, portraits, de tickets de bus ou autres étiquettes de boîtes de conserves entremêlés d’anecdotes formant de très beau carnets de voyages au Japon. Cette fois, l’auteur propose une fiction avec un polar urbain assez déjanté.
Ce titre doit sûrement son fauve (Angoulême 2015) à l’ingéniosité de la construction du récit autant que des dessins, adoptant des points de vue audacieux dans les deux domaines. Si vous êtes déjà japonophile, c’est gagné d’avance. Si ce n’est pas encore le cas, ces flamboyantes aquarelles pourraient vous convaincre…

Prends garde (Milena AGUS)

note: 4... Laëtitia - 13 février 2015

«Prends garde» est un objet littéraire hybride regroupant 2 textes publiés tête-bêche, l’un étant un document historique, l’autre une fiction, le lecteur ayant toute latitude pour n’en lire qu’un seul ou confronter les 2 visions d’une même histoire, celle d’une révolte de paysans sans terre, louant leurs bras à des propriétaires terriens pour qui ils ne sont que des bêtes de somme, et finissant par le lynchage des sœurs Porro, incarnation de cette caste privilégiée. Andria, village des Pouilles, cumule tout pour que la mutinerie éclate : dans cette période d’après-guerre et de famine, l’impunité des notables, l’afflux de déserteurs, d’Albanais et de Grecs, de Juifs rescapés des camps en partance pour la Palestine, accentuent les tensions. Ceci est minutieusement rendu par le travail de L. Castellina, s’appuyant sur des archives d’époque. Pour ma part, j’ai une préférence pour la partie romancée, M. Agus donnant chair et humanité aux personnages des sœurs Porro, vivant dans une bulle qui les maintient dans l’ignorance des réalités de l’époque, toutes occupées par leurs prières et leurs broderies. Seules les visites journalières de leur amie (dénommée « elle»), excentrique et fantasmant sur Di Vittorio, syndicaliste communiste italien, apportent une bouffée d’air fraîs dans leur palais, jusqu’au drame. Un livre singulier sur un événement méconnu de cette sombre période italienne.

Jacob, Jacob (Valérie ZENATTI)

note: 3...Anonyme - 6 février 2015

Après son roman épistolaire paru en 2005, adapté au cinéma en 2012 « Une bouteille dans la mer de Gaza », Valérie Zenatti, traductrice d’Aharon Appelfeld, puise dans sa propre histoire familiale pour ce nouveau titre. A travers la biographie romancée de son grand-oncle, l’auteure présente une modeste famille juive de Constantine dans tous les déchirements de ce milieu de 20ème siècle, entre guerre et décolonisation. D’abord exclu du lycée pour cause de lois anti-juifs au début de la guerre, Jacob redevient cyniquement français à part entière en juin 44 pour gonfler les rangs de l’armée de libération au côté de ses frères d'Algérie, toutes religions confondues dans la soudaine reconnaissance de la mère patrie. Remontant le Rhône puis le Rhin, ils libèrent la France, image d’Epinal de leurs livres d’école dont ils connaissent parfois mal la langue.
Le départ de ce fils, Jacob, Jacob, dont le prénom trébuche sur celui de son défunt frère, coïncidera avec la fin d'un "âge d'or" au goût de paradis perdu pour une mère, une famille, toute une communauté… Valérie Zenatti parvient à émouvoir en trouvant toutefois la bonne distance entre son intimité et ses personnages.

Le Maître (Patrick RAMBAUD)

note: 3... Laëtitia - 30 janvier 2015

Connu pour sa «Chronique du règne de Nicolas Ier», regard corrosif sur la politique actuelle, et connu comme pasticheur des Lettres, Rambaud nous livre ici une vie romancée du penseur Tchouang Tseu. Dans une Chine antique ravagée par les guerres de clans qui divisent le pays en royaumes, il suit la voie toute tracée de fonctionnaire au service des puissants, tout comme son père. Les courtisanes, les princes, forment un théâtre de la cruauté auquel bien vite il ne veut plus participer. Arpentant le pays, apprenant de ses diverses expériences et métiers exercés, mais aussi de l’observation de la nature, il suit la voie du tao, mais à sa façon, anarchique. Laissez-vous saisir par ce style fluide et poétique, ainsi quand il compare la vallée des quatre-vents à un orchestre : «Quand la terre respire, elle joue une symphonie.[…]La brise caressait les falaises et sonnait comme des flûtes, puis le vent frissonnait au ras des lotus, jouait entre les aiguilles de pin, ébouriffait les saules comme des chevelures de danseuses folles. Un son ample venu des lointains se précisait. Là où la forêt se clairsemait, les notes sourdes du vent battaient les feuilles larges et faisaient tinter comme des grelots les plus petites au bas des troncs. Sur les feuilles déjà sèches le son se changeait en plainte, et quand il léchait les grottes ouvertes comme des bouches à flanc de falaise, il en sortait un grognement de tambours».

Les Chroniques suédoises (Nils GLÖT)

note: 3...Anonyme - 27 janvier 2015

Prenez les chroniques birmanes ou de Jérusalem de Guy Delisle, transposez les dans un pays riche et en paix, vous obtiendrez des chroniques suédoises. Attention, avant de demander un visa et de boucler votre valise, cette Suède là n’existe pas tout à fait ! L’auteur a choisi ce pays pour son fameux modèle social comme point de départ vers une utopie parfois délirante, parfois à peine exagérée. En poussant à l’extrême les réflexions sociales et écologiques des scandinaves, Nils Glöt dont le coeur balance entre facétie et admiration, nous fait rire tout en créant un monde poétique. Nils Glöt ? Ce dessinateur décidément très taquin, a brouillé les pistes même de son identité ! Derrière ce pseudonyme venu du froid , se cache un jeune français du nom de Thomas Lapanouse. Vous passerez un agréable moment avec cette BD conforme à son sous-titre : Un peu de Suède dans ce monde de brutes !

Les Fils de l'homme (Alfonso CUARON)

note: 3...Anonyme - 24 janvier 2015

2027. Le monde est en guerre, pollué, à cours de ressources et ravagé par des épidémies pour achever cet apocalyptique tableau d’un univers Orwellien. Au milieu du chaos, l’Angleterre lutte contre l’invasion des réfugiés que la misère et les combats poussent à migrer sur l’île en paix. Tout aussi digne du 1984 d'Orwell, le pays est devenu une dictature policière vouée à repousser les immigrants par tous les moyens, au prix d’une guerre civile avec les groupuscules d’opposition dits terroristes. La première réussite de ce thriller d’anticipation est le décor réaliste, pas de gadgets technologiques outranciers, un paysage occidental crépusculaire plausible, ce qui le rend d’autant plus inquiétant. Quant au scénario, s’il reste classique dans l’action, n’en demeure pas moins intéressant en plaçant l’avenir de l’humanité entre les mains d’un fonctionnaire lambda, trahissant le système dont il est devenu un rouage huilé après une jeunesse contestataire. Quant à l’avenir, c’est une femme réfugiée enceinte, dans un monde frappé de stérilité totale depuis 18 ans… Non seulement Alfonso Cuaron parvient à faire de son adaptation du roman de P.D James un thriller palpitant et engagé sur la question des inégalités, mais en plus il restitue l’élégance distinguée de son origine anglaise. Du grand spectacle sans "american actors studio" grimaçant ni répliques simplistes. Viva Cuaron !

Les Combattants (Thomas CAILLEY)

note: 3... Laëtitia - 24 janvier 2015

Arnaud est un jeune homme posé qui travaille dans l’entreprise familiale. Alors qu’il construit un abri de jardin pour des particuliers aisés, il aperçoit leur fille, Madeleine, faisant des longueurs dans la piscine, avec un sac à dos lesté de briques. Intrigué, il découvre une jeune femme singulière, persuadée que la fin du monde est proche, et qui s’apprête à faire un stage militaire de survie de 15 jours pour parer à toute éventualité. Attiré par Madeleine, Arnaud s’inscrit aussi au stage. Adèle Haenel (vu dans «Suzanne»), toute en muscles et en pragmatisme rugueux, incarne à merveille ce personnage pessimiste mais réaliste (après tout, la destruction de la nature par l’homme, et de l’homme par l’homme, n’est qu’une question de temps). Kevin Azaïs (vu dans «La Marche») est juste dans son interprétation de jeune homme doux, se révélant dans ce stage de survie comme volontaire et solidaire. Dans une forêt des Pyrénées-Atlantiques, comme une parenthèse hors du temps, ces deux individus opposés vont finir par se rapprocher et l’amour va permettre à Madeleine de fendre (un peu) son armure. Un premier beau film inclassable qui donne envie de voir ce que va nous réserver Thomas Cailley.

De l'opéra à la chanson (Natalie DESSAY)

note: 3... Régine - 23 janvier 2015

Nathalie Dessay incarne avec brio depuis plus de vingt ans les grands rôles que ce soient ceux de la musique romantique, baroque, de la mélodie à la française ou du lied, de l'opéra comique ou du bel canto. Aujourd'hui la cantatrice aux aigus d'une pureté inégalable s'attèle au répertoire de la chanson française. Une anthologie pour découvrir ou redécouvrir cette artiste aux talents multiples.