Aujourd'hui mondialement reconnus, les dessins et les peintures de Louis Soutter n'ont été remarqués de son vivant que par un cercle restreint de connaisseurs. Parmi eux, Lecorbusier et Jean Giono ont été subjugués par le trait libre de l'artiste. Dès 1902, Soutter abandonne un poste de prestige et mène une vie d'errance jusqu'à son internement forcé à l'âge de 52 ans dans un asile pour vieillards de Jura suisse. Il fallait une langue souple et subtile pour faire ressentir l'étrangeté de cet homme et nous entraîner le long d'une vie marquée par la solitude, ponctuée aussi par quelques éclats de lumière et transportée surtout par la puissance de la création.