Critique

 

Les Huit montagnes (Paolo COGNETTI)

note: 3... Laëtitia - 4 janvier 2018

Paolo Cognetti vit depuis plus de dix ans à 2 000 mètres d’altitude, dans un hameau du Val d’Aoste, où il mène une vie proche de la nature, à l’abri de notre civilisation urbaine où surconsommation, stress et course après le temps prédominent.
«Les Huit montagnes» est l’histoire d’une amitié entre deux garçons, Pietro le jeune milanais qui vient passer ses vacances d’été à Grana, et Bruno, berger. Bien des années plus tard, une fois adulte, Pietro retourne à l’alpage et renoue avec Bruno une amitié tissée de pudeur, de randonnées et de joies simples : «Au coucher du soleil nos soirées interminables commençaient. L’horizon au fond du vallon rougissait quelques minutes à peine, avant qu’il ne fasse nuit noire. Après, la lumière était la même jusqu’à l’heure d’aller dormir. Il était six, sept, huit heures, et nous les passions en silence devant le poêle, chacun avec une bougie pour lire, la clarté du feu, le vin qui devait nous faire tenir, la seule distraction du dîner».
Mais c’est aussi l’histoire d’une filiation, avec un père tour à tour taiseux et colérique, qui tente de transmettre maladroitement à son fils son amour des sommets et son amour tout court.
Ce prix Médicis étranger 2017 vous ravira si vous aimez les amitiés enfantines à la Pagnol, la pudeur des sentiments et la nature.