Critique

 

Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio (Amara LAKHOUS)

note: 3...Anonyme - 1 septembre 2012

Dans un immeuble d'un quartier multiethnique à Rome, l’ascenseur cristallise toute la haine que se portent les voisins. La concierge napolitaine, la garde-malade péruvienne, l’excentrique hollandais, le cuisinier iranien, le professeur milanais… Seul Amedeo se distingue en n’utilisant jamais cet ascenseur. Pourquoi a-t-il disparu ? Et qui a tué le « gladiateur », locataire indésirable ? Autour de cette enquête de voisinage, l’auteur nous livre non pas un polar,mais une chronique contemporaine de l’intolérance ordinaire.A travers le témoignage de chacun offrant sa version à la police, défilent toutes les idées reçues qui rendent intolérable la promiscuité avec les autres. D’abord la méconnaissance de ce qui est lointain (ainsi appeler le pakistanais un iranien)puis, au bout de l’entonnoir, le rejet même des différences plus ténues (italiens du nord ou du sud). Chacun mesure le monde à la jauge de sa propre culture et l’identité taille un costume très étriqué. Trop pour être prêté, même à celui qui le porterait mieux,car c’est parfois le cas. Ce roman ponctué de références au cinéma italien en est la preuve.En effet, A Lakhous né en Algérie vit à Rome, portant son costume italien avec élégance, il offre à son pays d’adoption le plus grand succès littéraire de 2006 (adapté au cinéma).L’auteur rejette l’idée de « choc des civilisations », au profit d’un « malentendu constructif ».