Critique

 

Oeuvre non trouvée

note: 4... Laëtitia - 30 septembre 2017

Naïma a la trentaine, travaille dans une galerie d’art parisienne, et sans doute à un tournant de sa vie, s’interroge sur ses racines et revient sur la douloureuse mémoire de la Guerre d’Algérie, son indépendance, ses dommages collatéraux, dans la France d’aujourd’hui en proie aux attentats et aux questions identitaires. En cette rentrée littéraire, six ouvrages ont pour toile de fond l’Algérie. Si pléthore de romans ont déjà abordé le sujet, notamment avec le déracinement des pieds-noirs, ici il est question du sort des harkis. L’auteur, elle-même petite-fille de harkis, nous livre son roman le plus abouti, restituant avec justesse et émotion la mémoire de la famille Zekkar de 1930 à nos jours.
Cette saga est découpée en trois chapitres, chacun consacré au parcours des trois personnages principaux : Première génération, Ali le patriarche, paysan kabyle prospère qui, même s’il n’a pas fait la guerre aux côtés de l’armée française, est considéré comme un traître et n’a d’autre choix que de prendre le bateau pour sauver sa peau. La deuxième génération est représentée par Hamid, le père de Naïma, passé par les camps de transit français, élève sérieux et appliqué qui va finir fonctionnaire et va devenir le Jaya, (l’émigré qui a tourné le dos à sa communauté). Et enfin troisième génération, Naïma qui a hérité des peurs de son père et s’est forgée une Algérie fantasmée.
Chargée de rassembler l’œuvre éparse d’un artiste dissident, Naïma va devoir se rendre sur la terre de ses ancêtres et aller à la rencontre d’une partie de sa famille paternelle : va-t-elle se sentir appartenir à cette terre et enfin «boucler la boucle» ?
Une saga familiale traversée par le souffle de l’Histoire déjà pressentie pour plusieurs grands prix, qui interroge et captive à la fois le lecteur.