Critique

 

The Lobster (Yorgos LANTHIMOS)

note: 3Cinéma grec Laëtitia - 14 avril 2016

La scène d’ouverture du film s’apparente à un entretien administratif : inscription à Pôle Emploi, admission à l’hôpital ? Le spectateur comprend vite que le héros, David (Colin Farrell méconnaissable) vient d’être admis dans un centre d’internement destiné aux célibataires. Car dans un futur proche, le célibat n’est plus toléré, et David a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, il sera condamné à être transformé en animal de son choix, en l’occurrence en homard (d’où le titre du film). Comme ses compagnons d’infortune, David tentera de gagner un sursis en participant à la chasse aux «solitaires», marginaux ayant renoncé à l’amour, vivant dans les bois, inspirés des résistants de «Fahrenheit 451» de Truffaut.
La première partie du film, avec la découverte de tous ses règlements loufoques, est un petit bijou d’humour grinçant et de situations absurdes, la seconde partie (dès que l’on bascule chez les «solitaires») s’essouffle un peu.
Néanmoins, quel bonheur pour ma part de découvrir un jeune cinéaste grec aussi inventif, original, qui questionne notre rapport à l’amour, au couple dans une société totalitaire certes futuriste, mais qui pourrait devenir la nôtre avec ces injonctions toujours plus pressantes au bonheur.