Critique

 

Oeuvre non trouvée

note: 4... Laëtitia - 9 février 2012

Dans le Japon de l’immédiat après-guerre, le docteur Sanada officie dans un quartier défavorisé de Tokyo, véritable cloaque filmé longuement en ouverture du film. Alcoolique bourru au grand cœur soignant les miséreux, il est réveillé une nuit par un jeune yakusa blessé par balle, Matsunaga. Sanada détecte chez le yakusa une tuberculose avancée et lui dit « Tes poumons sont plus sales que le bourbier dehors ». Cette évocation a son importance, car cette mare nauséabonde est le reflet non seulement de la misère sociale d’après-guerre, mais elle reflète aussi la noirceur des personnages (yakusas, trafiquants, prostituées, etc). Une relation d’attirance/répulsion se noue entre les deux protagonistes au fil des consultations, où Matsunaga, à mesure que la maladie progresse, se met à ressembler à un acteur de théâtre nô, le visage creusé er cerné. Relation qui culminera jusqu’à la mort en martyre du yakusa, tombant au ralenti dans un escalier, les bras en croix, figure quasi-christique qui apparaît comme une des plus belles scènes. Chef-d’œuvre plastique, cinématographique et historique, à voir et à revoir pour les amoureux du Japon et le grand acteur qu’est Mifune, pour son jeu fiévreux, fait d’improvisation, et sa prestance féline.