Critique

 

Swing (Tony GATLIF)

note: 3... Laëtitia - 7 avril 2015

Garçon malicieux et poil de carotte, Max a une passion pour le jazz manouche. Il convainc Miraldo, virtuose de la guitare, de l’initier à son art, en lui rendant en échange des services. Se liant d’amitié avec Swing, jolie garçonne et incarnation de la liberté, il n’aura de cesse de faire le mur de la belle propriété de vacances strasbourgeoise de sa grand-mère pour vivre son plus bel été, fait d’apprentissage de la musique, d’amitié et de découverte de la culture manouche. La joie de vivre des personnages atténue les faiblesses du scénario. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs, notamment dans le lien très spécial qui unit Miraldo à Max, lien fait d’estime réciproque, car si Max boit les histoires et les conseils de son aîné, ce dernier est touché par les qualités du garçon qu’il aurait aimé trouver chez ses enfants : une grande curiosité pour les traditions tsiganes et l’envie d’apprendre. Ce film est aussi une ode à la musique permettant la fraternité des peuples, avec ces scènes où la guitare selmer et le oud se répondent, où le chant rom se marie au chant arabe. C’est aussi une ode à la nature et à l’éveil amoureux de Max et Swing avec leurs courses à travers champs, leurs flâneries en barque, et les leçons d’herboriste de Miraldo. Et bien sûr, c’est une ode à la liberté tout court et à la liberté d’être soi-même qu’incarne si bien l’entêtant morceau «les yeux noirs».