Critique

 

Jacob, Jacob (Valérie ZENATTI)

note: 3...Anonyme - 6 février 2015

Après son roman épistolaire paru en 2005, adapté au cinéma en 2012 « Une bouteille dans la mer de Gaza », Valérie Zenatti, traductrice d’Aharon Appelfeld, puise dans sa propre histoire familiale pour ce nouveau titre. A travers la biographie romancée de son grand-oncle, l’auteure présente une modeste famille juive de Constantine dans tous les déchirements de ce milieu de 20ème siècle, entre guerre et décolonisation. D’abord exclu du lycée pour cause de lois anti-juifs au début de la guerre, Jacob redevient cyniquement français à part entière en juin 44 pour gonfler les rangs de l’armée de libération au côté de ses frères d'Algérie, toutes religions confondues dans la soudaine reconnaissance de la mère patrie. Remontant le Rhône puis le Rhin, ils libèrent la France, image d’Epinal de leurs livres d’école dont ils connaissent parfois mal la langue.
Le départ de ce fils, Jacob, Jacob, dont le prénom trébuche sur celui de son défunt frère, coïncidera avec la fin d'un "âge d'or" au goût de paradis perdu pour une mère, une famille, toute une communauté… Valérie Zenatti parvient à émouvoir en trouvant toutefois la bonne distance entre son intimité et ses personnages.