Critique

 

Monde sans oiseaux (Karin SERRES)

note: 3... Laëtitia - 4 avril 2014

Ce premier roman onirique, au souffle poétique, est un petit bijou inclassable : sommes-nous en présence d’un conte moderne, d’une fantaisie teintée de mystère, d’une satire de l’ancien monde rural ? L’histoire est celle de «Petite boîte d’os», de sa naissance à sa mort, et de sa communauté préservée du monde moderne (que l’on devine proche, et méprisant les habitants du lac considérés comme arriérés), quelque part près d’un lac nordique. L’eau est omniprésente, les habitants lui vouant quasiment un culte. Il est source de richesses, puisque l’on y pêche du poisson de père en fils, mais aussi parce-que dans ce monde futuriste on y élève des cochons amphibies et fluorescents. Mais il est aussi sacré, puisqu’on y engloutit les morts, et source d’angoisse, car il y a déjà eu un déluge et que les maisons sont montées sur roues afin d’être déplacées en cas de catastrophe naturelle. Ode à la luxuriance de la nature et à la pureté des sentiments, un roman atypique rafraîchissant, à l’écriture alliant sensualité, réalisme âpre et surréalisme à la Boris Vian.