Ce premier film en forme de road movie fraternel n’est pas exempt de maladresses, mais il n’en est pas moins très attachant pour le soin tout particulier qu’a apporté Edouard Deluc à ses personnages, vibrant d’humanité, notamment les deux frères, Antoine (Nicolas Duvauchelle) et Marcus (Philippe Rebbot). Car le film s’est d’abord construit autour du personnage incarné par Philippe Rebbot, ami de longue date du réalisateur, qui insuffle beaucoup de poésie et de sensibilité à Marcus, néo-Pierre Richard inadapté à cette société et à la tchatche au débit de mitraillette. Il se donne pour mission de remonter le moral de son petit frère dont le couple bat de l’aile. Pour cela, avant de se rendre au mariage du cousin (Benjamin Biolay) à Mendoza, ils vont prendre du bon temps à Buenos Aires, se laisser entraîner dans une maison close, faire la route des vins, embarquant dans leur folle équipée un réceptionniste d’hôtel et Gabriela, jeune femme sensuelle qui s’ennuie et s’offre ainsi une parenthèse. Mais très vite, si Antoine le déprimé se requinque, c’est au tour de Marcus l’euphorique d’être terrassé par le syndrome de Stendhal. Un film sans prétention, réjouissant, porté par la belle musique country d’Herman Dune, à découvrir.