Critique

 

Le Quatrième mur (Sorj CHALANDON)

note: 4Au Pays du cèdre Laëtitia - 17 octobre 2013

«Je n’avais vu du Liban que la ville. Brusquement, au pied des collines sèches, des oliviers, des pinèdes à perte de vue.Marwan lisait mon silence. Les cascades, les montagnes, les cèdres, les femmes et les hommes d’Aley, cœurs de pierre et de miel. Je me suis laissé aller contre la vitre. Nous avions abandonné la guerre de l’autre côté. J’ai imaginé Aurore et Louise (...).Je les aurais voulues ici, le temps du petit lac, de l’enfant sur son âne, du vieillard assis en bord de route,de l’aigle royal ». Correspondant de guerre entre 1973 et 2005, l'auteur a mis longtemps avant de s’autoriser à mettre sa plume au service de la fiction. Alors qu’il nous avait ému avec «Mon Traître», évoquant l’histoire de l’Irlande du Nord,il récidive avec «Le 4em mur», qui relate la guerre du Liban. Georges est son double de papier (car Sorj, c’est Georges en breton). Militant d’extrême-gauche et étudiant en théâtre, il rencontre Sam, metteur en scène grec et juif ayant fui la dictature des Colonels,scellant une amitié fraternelle si forte qu’elle poussera Georges à relever un incroyable défi : remplacer au pied levé Sam et aller à Beyrouth monter «Antigone» d’Anouilh,avec des comédiens constituant la mosaïque confessionnelle libanaise – palestinienne, druze, chiite, chrétienne maronite, etc-.Mais rien ne se passera comme prévu, avec en ligne de mire Sabra et Chatila…