Ouz, Ore et Ex, trois pièces décapantes d’un jeune dramaturge urugayen. Une fois encore, même si le théâtre n’est pas votre répertoire de lecture habituel, n’ayez crainte, l’écriture dynamique de ces textes vous plonge rapidement dans des récits rythmés à faire pâlir un scénario hollywoodien. Les protagonistes et les contextes réalistes au départ glissent vers un chaos irrationnel : une sainte femme sur le point de tuer l’un de ses enfants pour obéir à dieu, une réunion de famille à noël dont la plupart des convives sont déjà morts et même des extraterrestres kidnappeurs. Comme beaucoup de ses compatriotes sud-américains, Gabriel Calderon interroge son pays ensanglanté par la dictature dans les années 70 : la torture, les enlèvements, les victimes, les bourreaux, l’armée…et quand le peuple est enfin libéré d’un joug politique, il prend dieu pour dictateur… Usant de l’absurde et d’un humour féroce, il évoque les crimes, la culpabilité, la misère sociale et tous les maux du puits vertigineux de l’âme humaine sur un air jubilatoire et délirant.