Critique

 

Avé (Konstantin BOJANOV)

note: 3...Anonyme - 1 juin 2013

Avez-vous jamais vu un film bulgare? La question peut se poser car ils ne sont pas légions, contrairement aux foisonnantes productions roumaines voisines, fréquemment présentes dans les festivals. Et bien commencez par celui-ci, son intérêt ne réside pas uniquement dans sa rareté. Road movie initiatique de deux adolescents en dérive, le thème pourrait tourner au glauque ou au déjà-vu, mais il n’en rien et la route nous emporte. Kamen, ombrageux étudiant en art à Sofia, s’apprête à se rendre en autostop auprès de la famille d’un ami suicidé. Avelina, Avé de son surnom, fugueuse extravertie, surgit sur le bord de sa route et s’incruste dans son périple. Si c’était un conte il commencerait par : ainsi commence la rencontre entre la lune et le soleil. Il est insupporté par cette gamine sans-gêne qui s’invente une nouvelle vie à chaque étape du voyage, provoquant des situations loufoques voire dangereuses. Elle, utilise son imagination comme un pansement.Au fil de l’asphalte la rencontre devient relation. Le réalisateur parvient à mettre en scène subtilement la complexité des rapports rugueux entre adolescents, les sentiments entiers, la pudeur sous une apparente effronterie. Comme souvent dans les road movies, les paysages et les lumières sont soignés. Konstatin Bojanov, est un artiste plasticien, lui-même issu des Beaux-arts de Sofia et diplômé du Royal College of art de Londres.