Critique

 

Oeuvre non trouvée

note: 4... Laëtitia - 11 mai 2013

Après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles, Jung Sik Jun se plonge dans l’univers de la BD, avec une nette préférence pour tout ce qui a trait au Japon, travaillant souvent à quatre mains avec son épouse Jee Yun. Puis il se lance dans le roman graphique avec «Couleur de peau : miel», plus intimiste, puisqu’il s’agit de l’histoire de son adoption à l’âge de 5 ans par un couple de belges, très vite adapté au cinéma. Ce film hybride est un petit bijou, alternant habilement l’animation 3D (pour l’aspect poétique),des images familiales en super 8 (pour l’authenticité), des images d’archives de la Corée d’après-guerre (pour inscrire son histoire personnelle dans la grande Histoire), ainsi que des séquences en prise de vue réelle dans la Corée d’aujourd’hui (pour boucler la boucle). Lui qui croyait que sa couleur de peau était miel, comme il était indiqué sur sa fiche d’adoption, se fait traiter à l’école de «citron jaune» alors qu’il se sent belge. Confronté à la différence, sa quête identitaire va être activée et va passer par plusieurs phases : déni de la Corée, invention d’une identité japonaise, séjour à l’hôpital comme un cri de détresse. Emouvante mais non dénuée d’humour, cette histoire n’est pas qu’une catharsis, mais est aussi un vibrant hommage à sa mère de cœur et aux mères coréennes qui n’ont pas eu d’autre choix.