Critique

 

Dojnaa (Galsan TSCHINAG)

note: 3... Laëtitia - 12 mars 2013

« Je suis belle, ô mortels !, comme un rêve de pierre » : ce vers de Baudelaire semble avoir été écrit pour le personnage de Dojnaa, au sens propre comme au figuré. Car Dojnaa, en digne fille d’un lutteur de légende, est grande et robuste. Et elle ne plie pas face à la dureté de la vie dans les steppes, ni ne renonce à sa liberté dans une société traditionnelle, faisant face aux médisances quand son mari la quitte, repoussant une tentative de viol ou encore chassant le gibier comme un homme. Faisant partie de l’ethnie des Touvas, éleveurs nomades et adeptes du chamanisme, Tschinag n’était pas destiné à être écrivain, car la langue est uniquement orale, dédiée au chant, à la poésie et au sacré. Suite à des études en Allemagne, c’est dans la langue de Goethe qu’il décide de faire connaître au monde entier la beauté et la rudesse des paysages et des hommes de l’Altaï. A lire pour ce magnifique portrait de femme et pour cette immersion dans un quotidien rythmé par les saisons.