Critique

 

Poulet aux prunes (Marjane SATRAPI)

note: 3...Anonyme - 9 février 2013

Après Persépolis, Marjane Satrapi avec son complice Vincent Paronnaud , adapte à l’écran son « Poulet aux prunes » (paru en 2005 chez l’Association) .Nasser Ali Khan, violoniste égocentrique, décide d’attendre la mort dans son lit depuis que sa femme a détruit son instrument lors d’une dispute. Ce conte sur l’amertume de la vie où l’on frôle la beauté, le bonheur, l’amour, mais toujours ils nous échappent, est composé à rebours des derniers jours de la vie du musicien désabusé. Une introspection tragi-comique en 8 tableaux, chacun alimentant la source du malheur qui l’a conduit au renoncement.
D’un point de vue formel, les réalisateurs abandonnent le graphisme noir et blanc pour oser la fiction couleurs. C’est vrai, ils jouent et surjouent sur les décors saturés jusqu’au kitsch, mais n’est-ce pas l’adaptation d’une bd ? L’effet carton pâte participe à l’onirisme du récit au charme désuet d’une carte postale de Teheran dans les années 50. Certes l’assemblage de scénettes hétérogènes offre un ensemble de qualité inégale, mais quelques grammes de poésie ne se refusent pas.