Critique

 

Dernières nouvelles du sud (Luis SEPULVEDA)

note: 4...Anonyme - 26 septembre 2012

Les dernières nouvelles du sud ne laissent pas indifférent. Rapportées par l’écrivain chilien Luis Sepulveda et son « socio » le photographe argentin Daniel Mordzinski, elles résonnent comme un inquiétant état des lieux de la Patagonie à la fin des années 90, semblable au bilan d’un siècle qui s’achève par une crise. Conflits idéologiques et territoriaux, cupidité coloniale, bouleversements écologiques, autant de plaies dont le Chili et l’Argentine ne cicatrisent pas. Poussés par le vent patagon, Sepulveda au verbe, Mordzinski à la photo, la lente traversée est bouleversante de beauté brute. L’insolite frôle l’irrationnel dans une poésie toute sud-amércaine. A croire que cette région du monde échappe aux lois universelles et que des bourgeons pourraient fleurir d’un bois mort entre les mains d’une vieille femme au visage « couvert de territoires », aussi naturellement qu’un luthier trouverait un violon au milieu de nulle part…
Un livre superbe en forme d’ode, enflammée telle une déclaration d’amour à sa douce, désespérée comme une épitaphe à sa belle déjà presque moribonde… La nostalgie camarade…