Critique

 

O vous, frères humains (Adriano LUZ)

note: 3"Ne voyez-vous pas que je vous aime ? Ne voyez-vous pas que je vais en mourir ?"A.CohenAnonyme - 19 mai 2016

Le choc de l’insulte, l’incompréhension, l’humiliation, les larmes, puis la rumination…
La scène se rejoue sans cesse dans la tête de la victime, puisque c’est injuste, absurde, rien ne justifie. Mais l’homme cherche inlassablement une explication qu’il ne peut obtenir.
L'après coup. Le jour d'après. A partir de là, plus jamais rien ne sera pareil. L'insouciance est perdue, l'enfance est passée.
La violence des insultes proférées à l’encontre d'un enfant, déforme irrémédiablement la perception de son environnement et bien-entendu de sa propre image.
L'enfant disloqué, tordu de douleurs, c'est Albert Cohen, à Marseille en 1905. Le dessin tout en distorsions, c'est Luz, rescapé de l'attentat contre Charlie Hebdo à Paris en 2015.
Je ne suis pas entrée facilement dans cet album, encore une adaptation, un sujet difficile…. Malgré tout, j'en sors bouleversée.
Non, ce n'est pas du déjà vu, oui, il ne faut pas cesser de s'interroger.