Critique

 

La Mer, le matin (Margaret MAZZANTINI)

note: 3...Anonyme - 22 mars 2013

Les séquelles de la colonisation et de la décolonisation sont sobrement mises à nu dans ce récit des vies croisées de deux mères séparées par la mer. La méditerranée impartiale, berce, embarque et rejette les libyens comme les italiens sur ses rivages opposés. Les tripolini (italiens de Tripoli) que Kadhafi, jeune leader de la libération chasse violemment en 1969 vers la Sicile, comme les berbères libyens fuyant la dictature puis la guerre civile en 2011, souffrent et meurent de l’exil, portés par cette mer implacable. Quant à l’autre mère, elle transmet son mal en tentant pourtant d’en écarter sa descendance. La porosité affective mère-fils ajoute à la tragédie tout en lui donnant toute sa beauté. L’enfant mémoire, l’enfant espoir... Un roman qui sous une écriture paisible cache une tempête emportant des mères naufragées.