Critique

 

Hors jeu (Jafar PANAHI)

note: 4...Anonyme - 26 janvier 2012

En 2006, l’équipe de foot d’Iran affronte le Bahreïn pour se qualifier au mondial. Dans un bus transportant les supporters en liesse vers le stade, la présence d’une jeune femme grimée en homme ne tarde pas à attirer l’attention. Parmi les nombreux interdits qui frappent les femmes depuis 1979, celui de pénétrer dans l’enceinte d’un stade n’est certes pas le plus violent, néanmoins, il est très représentatif de ce qu’elles subissent au quotidien. Il faut imaginer que dans un pays où toute musique est proscrite, où les programmes télé passent au filtre de la censure, les diffusions d'évènements sportifs deviennent de pures friandises. Mais le petit écran bien-entendu, ne remplace pas la fièvre des gradins. Aussi quelques années plus tôt, lorsque l’équipe d’Iran était déjà parvenue à se qualifier, 5000 femmes avaient pénétré dans le stade de Téhéran pour fêter cette victoire. Le réalisateur est parti de cette transgression et des débats sans issue qui s’ensuivirent pour écrire ce scénario doux-amer. Doux parce qu’on y croise des personnages attachants, amer parce que l’on sait que ce qu’ils interprètent n’est pas que pure fiction. L’atmosphère bascule de la tension à l’allégresse, tel le rythme d’un match. Filmer une jeunesse qui se débat, qui palpite, n’est pas anecdotique dans un pays où la population des moins de 25 ans représente plus de la moitié des habitants.