Critique

 

Correspondance, 1944-1959 (Albert CAMUS)

note: 3...Anonyme - 16 novembre 2017

Un échange épistolaire en forme de fossile dans notre siècle digital. 15 années de communication couchées sur du papier sans emoticône, sans abréviation ni acronyme. Une correspondance dont on peut mesurer la longueur et la lenteur en cm d’épaisseur et en poids sur les genoux. Illisible dans les transports en commun, incompressible…Totalement inadapté à notre époque. Et c’est là aussi une partie de son charme.
Quand on pense que c’est là le fruit d’une seule liaison et que l’on sait que Camus ne s’en est pas contenté ! Combien diable de lettres a-t-il pu écrire dans sa vie ?! Camus est un fleuve. Et que dire de Casarès ? Libre, combative. Sa plume ruisselle également.
Aussi éblouissantes soient-elles, on ne m’ôtera pas de l’esprit que lire des lettres qui ne nous sont pas destinées, laisse malgré tout un sentiment de malaise. Symptôme d’une génération pré-téléréalité sans doute.
Bien-sûr, on touche souvent à l'universel sous le vernis de leur intimité lorsqu'il est question du sens de la vie, dans une société tout juste libérée des nazis mais pas encore de Franco.