Critique

 

Ni vues ni connues (COLLECTIF GEORGETTE SAND)

note: 3Faut-il s’appeler Georges pour être prise au sérieux ?Anonyme - 2 mars 2018

Partant du constat que les femmes d’exception ne sont pas au Panthéon, rarement dans les livres d’histoire, peu souvent dans les mémoires, le collectif Georgette Sand présente quelques-unes de ces oubliées de la renommée.
Non, le propos n’est pas d’affirmer la supériorité des femmes, il ne s’agit pas du tout d’un féminisme agressif. Mais ces portraits démontrent les processus d’invisibilisation qu’elles subissent.
Une femme peut-être derrière, autour, éventuellement tout contre ou aux côtés d’un homme d’exception, mais elle ne peut être LA personne d’exception. Qu’en penserait Mme Winnie Mandela ?... C’est pourquoi au lieu d’être présente dans une biographie des grands hommes, vous la trouverez plutôt citée dans une collection pour enfant.
C’est également la raison pour laquelle elle a plus de chance de finir dans un recueil de contes et légendes de sorcellerie plutôt qu’au pupitre du Prix Nobel, n’en déplaise à Mme la comtesse Bathory.
Quand sa vie de combat n’est pas résumée qu’à un fait anecdotique (n’est-ce pas Mme Rosa Parks, qui, si fatiguée, un jour, ne put se lever de sa place de bus pour la céder à un blanc…).
Elle peut faire de l’événementiel mais pas changer le monde, en découvrant que la terre est ronde, en libérant l’art du modèle figuratif ou en dépistant une maladie génétique par exemple...
Chaque femme fait l’objet de 2 ou 3 pages, clair, concis et souvent très drôle. Un ton volontairement humoristique teinté d’insolence pour amener la réflexion de fond avec souplesse. Encore une fois messieurs, ouvrez ce livre, n’y voyez pas une déclaration de guerre !