Critique

 

La Péninsule aux 24 saisons (Mayumi INABA)

note: 4... Laëtitia - 31 juillet 2018

«Au milieu de la tranquillité des ténèbres de laque noire, on entendait le bruit inchangé de l’eau de source qui éclaboussait la surface finement gelée du marais. […] Quand je restais à écouter le bruit de l’eau, je pensais aux entrailles sombres de la terre. L’envie ne me quittait pas d’aller jeter un œil sur l’origine du rythme invisible de l’eau. Quel âge avait l’eau qui coulait en ce moment même ? […] A me dire qu’elle retournait à la mer, mon cœur était partagé entre l’effroi de l’infini du voyage de l’eau et une irrépressible attirance».
Cette observation attentive de la nature s’accorde avec le besoin profond de se ressourcer de la narratrice, qui décide de vivre un an dans le hameau de la presqu’île de son enfance.
Observer les rythmes de la nature, se promener dans la forêt, partager des moments de convivialité avec ses voisins, notamment prendre le thé avec Kayoko l’apicultrice, tel est le programme de cette femme qui vit le reste du temps à Tokyo.
Ce texte d’une subtile douceur résonnera longtemps en vous, et si vous éprouvez le besoin de ralentir, c’est le livre qu’il vous faut.
C’est mon livre «feel good» de l’été, les mièvreries de certains auteurs en moins et la poésie en plus !