Critique

 

Ex Machina (Alex GARLAND)

note: 3...Anonyme - 24 novembre 2015

Toujours et plus que jamais cette crainte viscérale du robot qui s’émancipe de son créateur et prend le pouvoir.
Depuis plusieurs décennies, de nombreux auteurs de SF et réalisateurs de cinéma, ont exploré les possibilités d’un tel scénario, d’Asimov à Cameron en passant par Kubrick. Et aujourd’hui, il semblerait que nous y sommes. Peut-on encore parler de science-fiction lorsqu’il s’agit d’intelligence artificielle ? Cet été à Buenos Aires se tenait une conférence internationale sur l’IA, alternant promotion des bénéfices que pourrait en tirer la société, et alerte sur la dangerosité de ces machines « pensantes », notamment en tant que potentielles redoutables armes de guerre.
Les médias relaient régulièrement les questionnements induits par cette révolution.
En septembre, un article du monde de Morgane Tual interrogeait : Une machine est-elle capable de philosopher ?
L’homme est autant excité qu’angoissé par ses propres travaux. Prométhée n’at-il-pas fait quelque chose de grand ? Mais ne l’a-t-il pas cher payé ?
Ce film à l’esthétique glacée vous met mal à l’aise, déplace l’empathie et la pitié d’un personnage à l’autre (le troublant robot gynoïde, le savant névrosé et le candide), joue sur vos nerfs dans un décor minimaliste et figé, bref il remplit parfaitement ses missions de thriller psychologique conjugué au futur proche.