Critique

 

Dirty old town (Daniel LEVIN)

note: 3...Anonyme - 26 juin 2013

Caractéristique d’une nouvelle vague new-yorkaise,ce film à petit budget, met en scène la ville sous une forme oscillant entre documentaire et fiction onirique sur fond d’indie rock. The Lower east side, quartier populaire de Manhattan, mêlant populations immigrées et working-class, connaît un processus de"gentrification"(embourgeoisement,boboïsation!), largement appliqué dans les villes américaines,consistant à réaménager les zones sensibles afin d’apporter plus de confort et de mixité sociale. Ces changements sont parfois vécus comme la disparition d’une culture. C’est ce crépuscule que filment les réalisateurs,à travers l’histoire de Billy Leroy,propriétaire d’une brocante excentrique menacée d’être rasée et remplacée par un starbuck si le loyer n’est pas payé dans les 72h. William Leroy,français émigré enfant à NY,joue son propre rôle dans le film,comme les autres protagonistes, il n'est pas comédien professionnel. Le jeu spontané rappelle sans doute le maître Cassavetes. Le scénario pourrait virer glauque à force de trafics,flic miteux,jeune prostituée sous substances, mais il n’en est rien. Le film est sauvé par une certaine fraicheur,des amitiés sincères,de l’humain palpitant sur le béton, pour s’achever comme un conte urbain. A la juste image de son titre tiré de la chanson d’Ewan MacColl reprise par les Dubliners et les Pogues,dans Dirty old town, il y a du dégoût et de la tendresse.